La rivière Mingan

 

La rivière Mingan représente l'appartenance et l'identification des Innus au Nitassinan. La rivière a souvent été occupées par les nouveaux arrivants Europeéns qui ont exploité  celle-ci sans égard à sa capacité de support aquatique.

    Ainsi, en 1842,  la Compagnie de la Baie d'Hudson s'est fait confimer son droit exclusif de pêche, de traite et d'exploitation forestière sur les îles et sur la terre ferme de Ekuanitshit.

    Dans la deuxième partie du XIXe siècle, la pêche se pratique sans aucun contrôle par les employés de la compagnie et les sportifs. Dès 1850, une vingtaine d'établissements apparaissent entre Sheldrake et Blanc-Sablon. Les pêcheurs emploient les moyens les plus rentables, sans égard è la capacité de support du milieu aqutique. Les richesses maritimes de la rivière Mingan s'amenuisent en peu de temps. Finalement, alarmé par la situation, le gouvernement adopte l'Acte des pêcheries, en 1857, pour protéger, entre autres, le saumon des rivières Saint-Jean, Mingan et Natashquan.

    Les Innus de Ekuanitshit n'ont jamais abandonné l'idée de reprendre leur territoire. Dès 1845, des Innus du Saguenay et d'autres postes, dont Ekuanitshit, expriment leur désaccord quant à l'utilisation de leur territoire par les étrangers en faisant parvenir une pétition au gouverneur général de l'époque, Lord Metcalfe.

    De 1853 à 1858, ils mutiplient leur démarches sans grand résultat. Il faudra attendre 100 ans encore avant qu'une parcelle de territoire leur soit reconnue. Les premières discussions sérieuses ont lieu vers 1950. Les Innus de Ekuanitshit confient leur négociations à Peter Piétacho, Damien Mestokosho et Sylvestre Mollen. Ils sont appuyés dans leur tâches par John et Georges Maloney.

    Enfin, le gouvernement fédéral reconnait une infime partie du territoire de Ekuanitshit aux Innus en 1963. Territoire délimité qu'on appellera désormais "réserve". Ce n'est qu'en 1969 que le conseil des Innus de Ekuanitshit accepte les limite de la "réserve".

    Dix ans après, le 4 juillet 1979, le Conseil revient à la charge et, cette fois, réclame la gestion des ïles de l'archipel de Mingan.

    En 1983, le gouvernement fédéral se porte acquéreur du complexe hydrographique Manitou-Mingan dans la perspective d'en faire concession à la communauté innu.

    En 1984, la communauté de Ekuanitshit, avec l'aide des spécialistes démontre qu'il faut cesser le plus tôt possible la pêche commerciale et sportive dans les rivières Manitou et Minganafin de permettre la reproduction du saumon qui se fait de plus en plus rare.

    Alors qu'elle vient tout juste de retrouver sa rivière, la communauté décide de se priver du plaisir de p^cher pour permettre à la rivière de se regénérer. Toutefois, les pêches commerciales se poursuivront encore quelque temps. Le conseil met sur pied un programme de restauration de la rivière et adhère à la Fédération québécoise du saumon de atlantique (F.Q.S.A.).

    Le programme de restauration de la rivière est bien accueilli par la F.Q.S.A. qui récompense la communauté pour ses efforts en lui décernant un prix haute distinction.

    En 1988, la F.Q.S.A. souligne les efforts consentis par les Innus pour la conservation et la mise en valeur du saumon de l'Atlantique en leur décernant la Bourse du mérite de la Fondation Françcois B. Gourdeau. En 1989, le COnseil autorise la pêche sportive, mais dans le cadre d'un calendrier et d'un contôle sévère.

    Depuis ce temps, la communauté innu remet à chaque année, elle aussi, un trophée "Uauitshitun", qui signifie "entraide", à un individu ou à un groupe qui se préoccupe de la sauvegarde du saumon et de la protetion d'un cours d'eau.