Historique

De la vie traditionnelle à aujourd'hui

   On estime que les Innus assume une présence sur la Côte-Nord depuis environ 5000 ans. On appelle généralement l'époque pré-farine cette période qui remonte jusqu'à l'établissement des      "mishtikussat" , "les gens du bois" ou "ceux qui naviguent dans des canots de bois", appellation pour désigner les descendants des premiers Europeéns et les "Blancs" en général.

    Les Innus vivaient en petit groupe familiaux à l'intérieur des terres pendant les longs mois d'hivers. Ils se regroupaient en communauté plus large au printemps, principalement à l'embouchure de rivières importantes ou de grands plans d'eau intérieur. Ainsi, la période estivale favorisait l'éclosion d'une vie sociale plus intense, l'organisation de festivités et de cérémonies à caractère spirituel et religieux et se prêtait bien aux mariages inter-groupes.

    La composition et la dimension des groupes ne comportait pas de règles strictes bien que, généralement, les alliances et les liens de parenté les déterminaient. Ils pouvaient, à l'occasion des regroupements, choisir un chef sur la base du prestige de meneur, jugé d'après ses qualités personnelles telles son habilété de chasseur, sa sagesse ou sa capacité de communiquer avec les esprits des animaux.

    Les tâches étaient plus ou moins réparties selon l'appartenance à un sexe ou à l'autre. Ainsi, les hommes s'occupaient ordinairement de la chasse du gros gibier, de la planification des voyages et des déplacements, de la construction du campement, du troc et de la fabrication de certains outils, des pièges et des équipements perfectionnés comme le canot, les fûts de raquettes, les avirons, etc. Les femmes s 'occupaient ordinairement de l'aménagement du campement, de la chasse, de la pêche et de la trappe près du campement, du tressage des raquettes, de la fabrication et de l'entretien des vêtements et des tentes, de la cueillette des fruits sauvages et des herbes médicinales et de l'éducation des jeunes enfants. Les femmes demeuraient plûtot au campement; elles prenaient soins des aînés et entretenaient le feu et la réserve de bois de chauffage. Les connaissances étaient léguées de pères en fils et de mères en filles.

    Avec l'arrivée des blancs et de l'établissement de la traite des fourrures a commencé un processus graduel de sédentarisation des Innus. Dès le XVIIe siècle, les Français ont établis une cinquantaine de postes de traite qui couvraient l'ensemble des territoires  de la Côte-Nord et du Saguenay. La présence allochtone conditionnait alors le mode de vie des Innus et amenaient l'horreur des maladies épidémiques européennes qui font chez eux des ravages catastrophiques.